pointfort

En octobre 2006, à 29 ans, Maud Fontenoy est partie de l'île de la Réunion pour réaliser le tour du monde à la voile à contre-courant.

Une aventure qui l'a poussée au-delà de ses limites, nourrissant encore davantage son désir viscéral de transmettre aux autres l'espoir. On ne peut qu'admirer la passion et l'envie d'entreprendre de cette " grande " aventurière humaniste, partie non pas pour battre un record, mais bien pour défendre ses valeurs profondes.
Se lancer des défis, ne jamais baisser les bras, donner du sens à ses aventures, faire rêver les autres, s'engager pour préserver les océans et partager toutes ces valeurs avec les enfants, "ses Petits Aventuriers" : ne serait-il pas là le Sel de sa vie ? !

Lisez ce livre, offrez le au plus grand nombre...et surout comme elle l'écrit à la dernière page de ce magnifique témoignage :
" La mer est mon engrais naturel. A vous de trouver le votre ! "

Je vous propose quelques lignes du début du chapitre 2, pour mieux comprendre, la "force" de cette jeune femme !!!


Pourquoi , ou A la quête de son pôle intérieur.
"Pour s'élever, il faut d'abord descendre en soi." Voltaire.

A question claire, réponse claire : parce que j'avais la désagréable impression de me fondre dans une existense qui ne me correspondait pas, comme un sucre dans un verre d'eau.
J'ai une fascination du sans-limite: des toits de Paris, où m'emmenait jadis mon métier de syndic de copropriété, jusqu'à la vue sur mer, indissociable de mes moindres moments de loisir, je me régale de l'horizon impalpable, savoureuse invitation au voyage intérieur.

En mer, j'exulte sous ces nuits sans toit, sans superflu, sans complexe ni horaire. C'est très certainement moins rassurant que ce que vous connaissez, moins domestique, moins raisonnable, moins confortable, j'en conviens, mais croyez-moi : cette immensité vous fait frissonner d'un vrai bonheur ; c'est grandiose.

Si je suis partie, c'est donc avant tout par amour, par goût de la vie. Une envie de vivre à tout prix, un désir vorace de faire et de bien faire, une passion poussée à l'extrême. Je n'ai qu'une idée maîtresse, celle de ne pas perdre une miette du pain de l'existence, de ne rien gaspiller du temps offert. Je veux tout dévorer, les parties nobles et les autres ; je ne veux rien rater par manque d'attention ou par peur de mauvaises surprise.
Le goût c'est comme tout , ça s'éduque !

Avec le temps, mon palais est devenu plus fin; j'ai appris à deviner les nuances, à me satisfaire d'infimes variations de saveur.
Mon corps et mon âme affamés réclament comme un enfant; une soif insatiable de couleurs, de profondeur, des implicité, de pureté, d'intensité m'habite. Je me nourris, avide, me gave de cette alchimie mystérieuse avec la nature brute qui n'a de cesse de me fasciner, de ces rencontres sans peur ni domination avec les animaux marins ; je me rassasie de ce vent et de ces embruns qui vous débarrassent de l'inutile.
Eternelle inasouvie de cette liberté qui me renforce, je me délecte de ces mets précieux que sont ces moments de grâce qui font arrêter un instant l'écoulement tout-puissant du temps.

Pour tout cela, cher lecteur, ce sont des chutes à répétitions, des mois et des mois de travail, des milles et des milles nautiques à parcourir. C'est loin, c'est long, c'est souvent pénible, escarpé, jamais gagné d'avance, mais aller au bout de soi, partir à la recherche de nos racines, mettre à nu nos plus intimes contractions, assouvir ce fourmillement qui fait de nous des Hommes, ce n'est jamais vain : c'est la pleine satisfaction d'exister, et, croyez-moi, le jeu en vaut la chandelle, la victoire est mille fois à la hauteur des espérances !
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Des propos qui décoiffent, pleins de multiples saveurs qui sentent bons les alisés...
Allez, au plaisir de vous lire...