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Telle est la devise de celui qui a popularisé le biathlon en France, et avait pris la plume en 2008 pour revenir sur son impressionnant parcours sportif : 18 médailles mondiales, quatre globes de cristal, trois médailles olympiques, plus de 40 victoires en coupe du monde... Discret et peu bavard jusqu'ici, il livre dans "Poirée, par Raphaël Poirée" l'histoire de sa vie, ses impressions, ses sentiments. Il en ressort sa détermination, sa volonté à prendre en main son destin. Ecrit en collaboration avec Yves Perret, journaliste au Dauphiné libéré et rédacteur en chef de Ski Chrono, l'ouvrage est préfacé par une autre légende du ski, Jean-Claude Killy.

Je vous propose quelques lignes de cet ouvrage très enrichissant ....
Voici quelques passages, du chapitre XI par Raphaël Poirée : Regard sur le Sport...

Lorsque je me retourne sur les 33 premières années de mon existence, je n'éprouve aucun regret, aucune amertume.

Je ne suis pas né champion, programmé par une quelconque hérédité pour la réussite.
Je suis entré dans la vie "par la porte de derrière", comme l'écrit un jour un journaliste.
J'ai travaillé, trouvé ma voie, abattu des obstacles.
Certains m'ont trouvé trop dur, anticonformiste.
Je ne renie rien. Ni mes succès, ni mes erreurs.

Le sport m'a appris la vie.
J'ai puisé au plus profond de mon âme et de mes tripes, des ressources que le petit adolescent à la gueule d'ange qui rêvassait au premier rang, à l'école de la Chapelle, aurait pû ne jamais extraire.

Depuis ma retraite, j'ai énormément réfléchi à ce qui m'avait permis d'atteindre le plus haut niveau et d'y rester.
Des qualités physiques naturelles, c'est certain, mais aussi une authentique connaissance de mon corps.
Durant toutes ces années, j'ai été à l'écoute du moindre de mes muscles, de chacune de mes sensations.
Je n'ai jamais sacrifié à la mode du MP3 et de la musique d'ambiance durant l'effort, trop concentré sur le fonctionnement de ce qui était mon outil de travail et mon bien le plus précieux.
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Bon prince, le corps envoie des signaux qu'il convient d'écouter avant qu'il ne cède.
Une grosse fatigue musculaire, des maux de gorge ou une humeur massacrante me faisaient prendre conscience qu'il était temps de lever le pied.

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"Faire des heures" est la solution de facilité dans un sport d'endurance ou, du moins, le meilleur moyen de se persuader qu'on a mis tous les atouts de son côté.
Le jour où j'ai accroché un miroir à l'arrière de ma voiture pour obliger les athlètes qui me suivaient en ski à roulette à travailler le geste juste, ils ont fini "lessivés", là où, d'ordinaire, ils se dépensent pendant trois heures.

"Power is nothing without control".
La puissance n'est rien sans contrôle.
J'ai gagné 44 courses de coupe du monde dans ma carrière...et cela n'a jamais été mon unique objectif.
La victoire est la finalité, l'aboutissement d'une addition de paramètres.
L'entraînement doit être une course et la course un entrainement.

Bien skier, bien respirer.
S'appliquer à lâcher chaque balle avec lucidité.
Que ce soit sur le stade de biathlon de Vassieux-en-Vercors, dans les frimas du début d'hiver ou à Oberhof, poussé par des milliers de spectateurs, un jour de championnat du monde : le recette est la même.

Penser d'abord au résultat, c'est s'imposer une pression superflue.
Mettre en phase tous les paramètres qui auront comme conséquence de franchir la ligne d'arriver le premier, c'est se donner les moyens de réussir.
La qualité. Toujours...
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Pas étonnant que Raphaël Poirée soit devenu cet immense champion !!!

Allez, au plaisir de vous lire...