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Romain Bigeard : «Si on a un "Unicorns of Love" - PSG, on teint des maillots de l'OM en rose et on joue avec sur scène»

Il y a tout juste une semaine à Oakland, l'équipe League of Legends des «Unicorns of Love» remportait son premier titre international. Une sacrée performance pour cette organisation modeste à l'identité très forte et son fantasque manager français : Romain «Khagneur» Bigeard.

UOL_romain_1.jpgRomain Bigeard, manager français de l'équipe "Unicorns of Love", vainqueur des IEM Oakland. (Riot Games)

«Ça y est, enfin les «Unicorns of Love» sont au sommet ?
Enfin un titre ! Et plutôt bien construit puisqu'on bat quand même INTZ, TSM et on termine par une finale bien tendue en cinq parties contre les Flash Wolves. Je suis content des mecs, ils étaient vraiment en mode "potes". À 2-2 en finale, tout le monde était lessivé à cause du jetlag, ça ne faisait que trois jours qu'on était aux États-Unis. Veritas s'allonge par terre, ils se mettent des claques, remontent sur scène... C'était le genre de parties que tu fais vers 4h30 du matin avec tes potes. Celle de trop. Sauf que là, c'était la cinquième d'une finale d'IEM...

On sent une vraie bande de potes dans cette équipe : ils vont tous rester ?
On change un joueur : Move, le jungler. On va démarrer la saison avec quelqu'un d'autre, pas un joueur connu. Excellent, très jeune, il vient d'avoir 17 ans. La dernière fois qu'on a recruté quelqu'un de cette manière-là, c'était Exileh et on s'en sort très bien.

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Pour une structure modeste comme la votre, ce n'est pas dur de garder ses talents ?
On a la chance d'être protégé par Riot. Les autres équipes n'ont pas le droit de contacter nos joueurs directement. Après, on est honnête : l'an dernier, on avait déjà eu des offres pour Vizicsacsi, de grosses équipes. On pouvait se protéger, ne pas lui dire, mais on avait choisi de le faire. C'est un petit milieu, il l'aurait découvert et nous aurait flingués. Là on a eu des offres mais les joueurs ont choisi de rester. Ils voient qu'on est super forts.

On risque d'assister à un gros mercato en plus...
Il y a un gros problème en ce moment : les salaires explosent. Des équipes proposent le double des salaires qu'on paye à nos joueurs, sachant qu'ils sont tout à fait raisonnables. Nous, on est à l'équilibre en payant bien nos joueurs. Donc n'importe quelle équipe qui arrive et propose le double, elle tourne à perte. Je ne comprends pas. Et ça va être un problème parce que j'ai l'impression que les équipes sont en train d'hypothéquer ce que Riot Games va peut-être leur donner. On parle de grosses sommes d'argent pour les LCS mais on ne sait pas à quel point ça va retomber dans la poche des équipes. Nous, on est bien, donc ça va. Mais si ça se trouve, dans six mois, on ne sera pas capable de lutter. On paye nos joueurs tout ce qu'on a, mais juste ce qu'on a.

Les résultats les poussent aussi à rester ?
Complètement. C'est pour ça que si de grosses écuries arrivaient pour doubler leurs salaires, je ne sais pas si nos joueurs partiraient parce qu'ils ont compris l'intérêt d'être une équipe.

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L'arrivée du PSG, «je trouve ça génial. Ça apporte de la visibilité qui ne peut être que profitable à l'eSport»

Vous avez une identité très forte et même un petit kop de supporters qui vous suit...
Ah ça va exploser ça ! Ils viennent de créer une association, monter tout ça officiellement. C'est la première en Europe, ils ont une assemblée générale ce week-end. Ils sont une quinzaine de membres de base qui seront présents toutes les semaines, je crois. Ils négocient des tarifs avec Riot pour pouvoir être là à chaque match, une sorte d'abonnement. Ils prévoient d'élargir le groupe, de financer des voyages pour nous suivre, des banderoles... On a quelques idées pour les aider. C'est très important de prendre soin de ses premiers supporters. Et si on continue de gagner, d'autres vont suivre.

Il y a un côté «entreprise familiale» chez ces UoL, non ?
Pas qu'un côté ! Tu as les cinq joueurs, Fabian «Sheepy» Mallant, le fondateur, ancien joueur devenu coach, son père, CEO, et moi. C'est tout, on est huit : une famille.

Voir des structures comme le PSG arriver sur le marché, c'est quelque chose qui vous fait peur ?
Non, je trouve ça génial. Ça apporte de la visibilité qui ne peut être que profitable à l'eSport. On pose souvent la question "l'eSport est-il un sport ?" Je reste persuadé que non, au sens strict du terme. Mais ça véhicule les mêmes valeurs d'entraînement, les mêmes émotions...

Si on a un PSG - «Licornes de l'Amour» au summer split, vous avez déjà prévu quelque chose ?
(Rires.) Alors pas encore ! Mais si demain on a un Licornes - PSG... On joue avec un maillot de l'OM sur scène. Je ne sais pas comment, je trouverai, je les contacterai, mais on teint des maillots de l'OM en rose et on joue avec sur scène. Évidemment. Une occasion telle que celle-ci ça ne se rate pas.»

Interview de Paul Arrivé pour L'equipe.fr

Allez, au plaisir de vous lire .. Enjoy !

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