Merci Monsieur Jackson Richardson...

Ce Handballeur Français "aux dreadlocks" vient de jouer la dernière rencontre de sa carrière. Il termine par une victoire avec Chambéry face à Ivry (34 - 33). En 1990, le jeune Richardson, joueur au Paris-Asnières, employé à la Ville de Paris, révélation l’année précédente du Mondial B avec l'équipe de France, ne savait pas qu'il serait un jour reconnu comme un génie du hand-ball. Il disait à l'époque : «Je ne me vois pas me permettre de provoquer les autres internationaux, parce-que j’ai moins de talent et moins de sélections qu’eux.» Dix-huit ans plus tard, en relisant cette phrase, il est permis d’en sourire, voire d’en rire. Hommage à cet immense champion, avec le témoignage d'autres grands sportifs français...



Sous le maillot de l'équipe de France, enfilé 417 fois, il a marqué 787 buts, remporté une médaille de bronze Olympique (1992), et une d’argent mondiale (1993), ainsi que deux titres mondiaux (1995 et 2001), sous la houlette de Daniel Constantini, emblématique entraîneur des «Barjots». Elu meilleur joueur du monde en 1995, il a également tout remporté dans les différents clubs dans lesquels il a joué.

Un jour, l’Humanité lui avait demandé quel don il aurait aimé posséder.
Il avait répondu : «Celui de faire des miracles. Comme un bon génie
C'était presque un rêve prémonitoire....
Voici ce qu'en pense ceux qui le connaissent bien :

Daniel Constantini, entraîneur de Jackson en Equipe de France:
«Le problème du génie, c’est qu’il isole des autres. Les autres ne sont jamais à la hauteur du génie. Ça a toujours été le cas avec Jack’ qui s’est parfois senti isolé sur le terrain, car il avait un coup d’avance, comme aux échecs. C’est un joueur d’exception qui s’en va. Mais il va rester longtemps dans la conscience des amateurs de hand, comme Zidane pour les amateurs de foot. Jack’ va rester étroitement lié à notre sport, car il demeure le personnage iconographique du hand mondial. Je n’aime pas dire de lui qu’il est un homme à part. Il l’est d’une certaine façon car il a inventé son sport, et dans le même temps il a les pieds dans le réel.. Il vient d’une famille très modeste, et sait le prix des choses.»

Joël Abati, partenaire de Jackson en Equipe de france:
«Ce qui m’a toujours frappé chez lui, c’est son humilité et sa disponibilité. J’ai vu des gens changer avec le succès, mais lui est toujours resté le même. Ce qui m’a épaté le plus chez Jack’, c’est son comportement après un match de l’équipe de France, il y a déjà quelques années. C’était un match dur, accroché, on a fini lessivé. Avec les autres joueurs, nous sommes rentrés directement dans les vestiaires. Lui, il a signé des autographes pour une centaine de jeunes pendant une demi-heure. Il était pourtant crevé, tout le staff voulait le protéger et lui disait de rentrer. Mais Jack’ signait et signait. Ce geste-là a pu déclencher des vocations. Jack’, c’était avant tout une attitude. Avec lui, on comprenait que faire du hand, c’était quelque chose d’important : pas pour gagner de l’argent, mais pour avoir l’esprit sportif.»

Daniel Narcisse :autre jeune partenaire :
" Je n'ai pas eu ma dose. Je perds un grand frère. Je n'oublierai jamais comment il m'a accueilli, protégé et conseillé, lorsque je suis arrivé chez les Bleus en 2000. Mais surtout, je garderai l'image d'un génie et d'un exemple sur le terrain."

Les plus grand champions français, lui rendent également un magnifique hommage :

Marie -Josée Perrec (Athlétisme) :
" Ce qui m'a frappée, c'est sa capacité à glisser sur l'importance de l'évènement. Il reste simplement lui-même, ce qu'il était tout môme, à Saint Pierre. Un joueur, un gamin espiègle. Et le plus fort, c'est qu'il a réussi à tout traduire sur le terrain. Pas de pression, du bonheur pur et simple, et cette insouciance qui l'accompagne. S'il a gagné, c'est sur le terrain, parce qu'il a donné une autre image du sport. Une image habillée de ce plaisir de jouer, de tromper, de bluffer l'adversaire. Et ça, c'est unique..."

Stéphane Diagana ( Athlétisme ) :
" Quand tu croisais l'Equipe de France (de handball), c'était plutôt atypique. Tu sentais la folie qui l'étreignait. Comme un besoin. Vu de loin, comme ça, j'hallucinais. Ce n'était pas ainsi que je concevais le sport et sa pratique au plus haut niveau. J'étais dans un autre état d'esprit, mais j'ai appris à connaître Jackson. Convivial, ouvert. J'ai compris plus tard, la force qu'il avait pour relativiser. Il laissait le sport à sa place. Il était tout en recul, mais sa perception était la bonne. Mais derrière, il a bossé comme un dingue. On ne dure pas sans raison."

David Douillet (Judo) :
" Il a aimé le profil de mariole qu'on voulait bien dessiner de lui. Mais cette année je suis descendu deux fois à Chambéry et , bien sûr, je l'ai appelé pour qu'on aille dîner. A chaque fois, il a refusé parce-qu'il avait un match le lendemain, ou le surlendemain. Contrairement à ce qu'on pense, c'est un mec sérieux. Sans ça, il ne serait pas devenu le meilleur dans son domaine. Et s'il t'arrive une galère, tu peux compter sur lui."

Michel Platini (Football) :
"Le Hand, c'est Richardson. Comme Blanco au rugby, Jordan au basket, ou Cruyff au foot. Je ne le connais pas mais j'ai vu certains de ses matches. L'élasticité corporelle, ce drôle de ballet qu'il danse, tu comprends. c'est unique. Le talent, l'intelligence. je l'ai vu beaucoup défendre aussi, c'est un voleur de balles. Moi, je l'aurai eu en face de moi sur un terrain, j'aurai vraiment eu peur qu'il me pique mon portefeuille."

Alain Fiabiani (Volley ) :
" Porte-drapeau aux Jeux d'Athènes, que dire de plus ? On ne prête cet emblème qu'aux mythes. Et il représente tellement ces valeurs olympiques. L'éthique, l'image, le comportement. C'est bien plus qu'être le numéro un dans sa spécialité."

Jo-Wilfried Tsonga (Tennis ) :
" C'est le Noah du handball. Pff, putain, ce mec et un génie."

Les derniers mots que Jackson Richardson a prononcé hier soir, sur le parquet d'Ivry, à la fin de son dernier match officiel, ont été pour son père Gaston, disparu trop tôt, et avec lequel il a avoué continuer de communiquer :
" Je sais qu'il m'écoute et m'entend. Les gens que l'on aime ne disparaissent jamais si on sait les faire vivre dans son coeur."

Merci Monsieur Jackson Richardson, vous êtes dans notre coeur !!!


Pour le plaisir, un geste de grand champion en image !!!



Allez, au plaisir de vous lire...

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