Jean Van Hamme...La Voie et la Vertu

"L'actuelle crise financière m'inspire par son sens moral": propos de Jean Van Hamme lus dans le magasine "Challenges" du 2 octobre dernier. Cet homme n'est pas un expert de la finance, Il écrit des scénarios pour la bande dessinée depuis 40 ans !!! Le dernier né n'est autre que le tome 16 de LARGO WINCH : " La Voie et la Vertu". A savoir : "Thorgal" c'est lui... "XIII" c'est lui..."Les maitres de l'orge" c'est encore lui... "Lady S" c'est toujours lui... et "SOS bonheur" (BD culte selon moi !) c'est aussi lui... Je souhaitais vous faire partager ses propos sur l'actuelle crise financière. Des mots plein de bon sens ...



Avant de devenir écrivain, Jean Van Hamme ( né en Belgique, en 1939 ) fut un brillant cadre d'entreprise.

Licencié en sciences financières, agrégé d'économie politique (des connaissances qu'il réutilisera notamment pour Largo Winch), il travaille dans le marketing jusqu'en 1976, année où il démissionne, afin de se consacrer pleinement à l'écriture de romans.
Dès 1968, il écrit ses premiers scénarios pour la bande dessinée, il se dit lui même "raconteur d'histoires"...

De son passage dans les états-majors de grands groupes industriels (comme le géant Philips) il a conservé une connaissance approfondie des circuits financiers.
Il compte s'inspirer de la crise financière actuelle pour son prochain scénario.

Propos recueillis par Éric Tréguier, magazine Challenges N° 138, du 2 octobre 2008.

Challenges : Des bourses qui chutent, des PDG qui valsent, et des milliards qui s'évanouissent.
L'époque actuelle pourrait-elle vous inspirer un scénario ?


Jean Van Hamme : Je suis déjà en train de modifier la trame du prochain épisode (le 17e) pour en tenir compte !.
Cette crise, parce que un sens moral, interpelle Largo Winch, héritier égaré dans la finance.
Des banques ont fait des prêts à des gens qu'elles savaient incapables de rembourser!.
Je ne me considère pas à gauche, mais là, je trouve que cet ultralibéralisme sans frein est ignoble et cynique.


Challenges : Et rien dans ce 16e épisode ?

Jean Van Hamme : Détrompez-vous.
Sans vous dévoiler la fin de l'histoire, vous verrez que les affaires du Groupe ne sont pas si bien que cela.
En plus, Largo est pratiquement banni de Chine, là où le marché émergeant est le plus prometteur.
Et cela va provoquer un conflit avec son conseil d’administration : nous sommes donc en pleine actualité, avec les problèmes de gouvernance des grands groupes.


Challenges :Voyez-vous le monde des affaires comme Largo Winch ?

Jean Van Hamme : En tant que scénariste, je ne suis qu'un observateur, je n'ai pas d'opinion.
Mais je remarque simplement qu'en quelques décennies, l'économie est passée des mains des industriels à celles des financiers.
Mon personnage, Largo Winch, est beaucoup plus engagé.
C'est une sorte de boy-scout, un hippie attardé qui a accepté l'héritage uniquement parce qu'il voulait préserver le groupe bâti par son père, et ses 400 000 emplois.
Il est important pour moi qu'il y ait un sens moral. Même dans les affaires…


Challenges :Largo Winch est au cœur d'un univers économique complexe.
Comment faites-vous pour que l'histoire reste compréhensible ?


Jean Van Hamme : J'ai passé 13 ans à des postes de responsabilité dans de grandes entreprises : ça laisse des traces.
J'ai, disons, une bonne base…
Et puis, j'ai appris à bien m’entourer : quand j'ai écrit OPA par exemple, j'ai contacté un grand cabinet d'avocats qui a validé les montages juridiques de mon scénario.
Pour une autre aventure où il était question de stock-options, je me suis adressé à une banque d'affaires.
Grâce à cela, depuis le début de Largo je n'ai jamais été pris en défaut.


Allez, au plaisir de vous lire...

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://www.point-fort.com/index.php/trackback/284

Haut de page