Yves Duteil n'est pas seulement un chanteur Français, auteur-compositeur-interprète.
Il est aussi depuis 1989, maire de la commune de Précy-sur-Marne en Seine-et-Marne.
Il est également membre du comité de parrainage de la Coordination Française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
A côté de ses chansons sentimentales et poétiques, il s'engage dans son œuvre et sa vie personnelle, politique et associative en tant que défenseur de la langue Française, des droits des enfants, de la paix et de l'environnement.
Je viens de découvrir qu'il écrit chaque mois une chronique dans la revue Panorama :
Voici celle de Mai 2007... intitulée "Nous sommes des Héritiers" !!!
A déguster, sans modération...
« La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. »
Et si c’était l’inverse ?
Un singe Bonobo, génétiquement proche de nous et guidé par des humains, parvient à acquérir un vocabulaire de mille mots.
En revanche, une fillette élevée dans la jungle par des loups au XIXème siècle n’a jamais pu apprendre plus de cinquante mots pour s’exprimer.
La culture nous permet de multiplier et d’entretenir les 250 milliards de neurones qui constituent notre capital, mais qui ne servent que si l’on en use…
Comme sur une jachère, c’est l’intervention humaine qui valorise le terreau de notre intelligence.
Notre quotient intellectuel se multiplie au gré des échanges.
La mémoire, quelle soit mécanique, émotive, sélective, oublieuse ou hypertrophiée, ne fait pas seulement appel au stockage des données, mais aussi à l’ensemble des zones du cerveau.
La pertinence de notre jugement est liée aussi à la somme de nos connaissances.
Seuls, nous ne cultivons que notre lopin de terre.
Le patchwork de l’humanité est la meilleure garantie de notre développement, où chacun est le support de l’autre.
L’ermite s’enrichit de sa propre méditation, mais s’il emporte sa fortune dans la tombe…
Nous ne devenons meilleurs qu’en partageant l’expérience.
Nous bouillons de culture, et ce qui reste, c’est ce qu’on n’a pas oublié.
Par bonheur, la mémoire du pire disparaît plus vite que la beauté qui se transmet précieusement.
Souvent, subsiste le meilleur.
Nos artistes construisent leur vision du beau, que le monde ensuite nous révèle.
Les hommes préhistoriques ont dû assister aux plus majestueux des couchers de soleil.
Ils ne pouvaient fixer cette beauté ni la transmettre.
Ils ne nous avaient rien légué, jusqu’à ce que leurs doigts peignent des aurochs sur la pierre de leurs cavernes.
Depuis, nous n’avons cessé d’apprendre à nous souvenir.
Écrire nos mémoires nous a ouvert l’avenir.
Notre cerveau est moins riche des axones qui bâtissent sa complexité que de notre détermination à leur donner à réfléchir, en miroirs de nos rêves, en reflets impressionnistes de nos émotions et de nos sentiments.
Notre vraie richesse, c’est de nous lever le matin,
seuls dans notre peau mais porteurs de l’héritage fabuleux des milliards d’êtres humains qui nous ont offert leur plus beau trésor :
Une culture à partager et à transmettre…
Pour lire d'autres billets, tout aussi passionnants, rendez-vous sur le blog d'Yves Duteil : http://blog.yvesduteil.com
Allez, au plaisir de vous lire... Enjoy !
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