Comprendre les finances publiques !


Voici un très bon article lu sur un blog passionnant : blogo economicus. Article rédigé par un brillant étudiant de Sciences Politiques (Antoine K) qui nous explique simplement, mais avec beaucoup de clarté et d'humour, l'équilibre très fragile des finances publiques...



Cette semaine, c’est une diminution des dépenses de 5% qui a été demandée à l’ensemble des ministères par le gouvernement, cela dans l’objectif de réduire le déficit public.
Le message politique que le pouvoir veut envoyer est clair: la gauche sait à la fois augmenter les impôts et réduire les dépenses.
A moyen terme, c’est de 60 Mds€ que le gouvernement veut réduire ses dépenses.

Mais demander 5% de réduction aux seuls ministères ne suffira pas.
Une rapide analyse des chiffres permet de dresser un constat sans appel : le déficit public (comprenant donc l’Etat, les administrations de sécurité sociale et les collectivités territoriales) ne vient pas que du coût de fonctionnement de l’Etat central, mais aussi de celui des deux autres.
Pour rappel, le déficit public (un flux annuel donc) en 2012 a été de 103 Mds€, pour une dette publique (un volume) de 1 700 Mds€ (aïe…ça fait combien de barres de chocolat ça, au juste?).

Le déficit est issu de la soustraction entre dépenses et recettes (pardon pour l’évidence, mais soyons clairs!).
Les hausses d’impôt ayant permis d’augmenter les recettes (même s’il reste encore beaucoup à faire au niveau par exemple de l’évasion fiscale -potentiellement 50 Mds € de recettes en plus-, des taxes vertes -en Suède, l’émission d’une tonne de NOx vaut plus de 5000€, c’est approximativement 125€ en France-, ou encore de la taxation des transactions financières), le gouvernement veut désormais montrer qu’il s’attèle à diminuer les dépenses.



Les dépenses publiques en 2012 représentaient 1 200 Mds€.
Comment se décomposent-elles?
440 viennent des dépenses de l’Etat et des opérateurs, 530 des administrations de Sécurité Sociale et des hôpitaux et 230 des collectivités locales.
Le premier poste de dépense, c’est donc les ASSO.
Et contrairement à ce qu’on pourrait penser (à la vue des discours politiques de certains), ce n’est pas l’assurance chômage ou la branche famille qui coutent les plus chers, mais bien les branches maladie et vieillesse.

La faute n’est donc pas aux chômeurs fainéants et aux tricheurs des alloc’, mais bien à nos vieux et à nos malades (qui ont même le culot d’être à peu près les mêmes!).
Et là, le débat est moins rentable électoralement parlant…
Donc Chuuuuuut.
Les solutions elles, tournent globalement, autour de la franchise médicale progressive, de la médecine déambulatoire, de la lutte contre la « surconsommation » de médicaments et autre jour de carence.
Pour nos viocs, il semblerait que le gouvernement s’apprête à les faire travailler un peu plus longtemps.
Le problème, bien entendu, étant de s’assurer que le retraité potentiel ne soit pas juste un chômeur de plus, ce qui pose la question déjà partiellement traitée du marché du travail des seniors.



Concernant l’Etat et les opérateurs, il semble que le non remplacement d’un départ à la retraite de fonctionnaire sur deux ait clairement atteint ses limites.
Peut être existe-t-il des marges de manœuvre chez les opérateurs, qui sont subventionnés à hauteur de 30 Mds € par an, sans avoir été soumis aux réductions d’effectifs mises en place lors de la RGPP.
Le gel du salaire des fonctionnaires est par ailleurs une solution efficace, avec ce qu’elle entraine malheureusement en terme de perte de pouvoir d’achat pour cette large partie de la population.
Enfin, une gestion plus active du parc immobilier de l’Etat pourrait permettre de dégager des ressources nouvelles et de faire baisser son coût de fonctionnement.

Enfin, pour les collectivités territoriales, c’est le casse-tête.
En effet, l’article 112 de la Constitution impose la libre gestion des collectivités territoriales.
Donc l’Etat les finance, mais il n’a pas de droit de contrôle ni de modification sur leur gestion, et donc sur leurs dépenses.
Le seul levier que l’Etat a en sa possession, c’est de baisser de manière unilatérale les subventions qu’il leur accorde, alors même que ces collectivités se voient assigner de plus en plus de missions (au niveau social, des infrastructures etc).
Malgré tout, il semble que des économies soient dégageable au niveau du « mille-feuille » administratif, où régions, départements, communautés de commune et communes tirent chacun à eux un bout de la couverture.
L’acte III de la décentralisation pourrait permettre, si le gouvernement fait preuve de courage politique, d’alléger cette organisation, ce qui permettrait d’importantes économies et donc une réduction des subventions de l’Etat vers les collectivités territoriales.

Au final, le problème se formule ainsi : baisser les dépenses publiques sans pour autant tuer un début de reprise économique.

Môsieur Hollande, à vous de jouer !

Allez, au plaisir de vous lire...

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