Deviens qui tu es...

Pour finir l'année en beauté, avec ce dernier billet 2013, je vous propose un magnifique texte rédigé par Xavier R.
Il exprime si bien la nécessité de révéler ses atouts et d'en faire une œuvre d'art pour s’épanouir pleinement !!!


Deviens qui tu es...
...et fais ce que toi seul peux faire !




Il y a en tout homme la conscience possible d'un destin.
De son destin propre.
Je veux dire la certitude d'être au monde pour quelque chose, pour un instant, une idée, une réalisation, que sais-je encore.
Je le crois vraiment. Et je le crois pour moi. Voilà pourquoi cette devise me parle tant.

Deviens qui tu es... et fais ce que toi seul peut faire !
Chaque homme est un instant du monde : personne d'autre ne peut être ce qu'il est.
Unique intrinsèquement, l'homme l'est donc aussi dans toutes les projections de son être.
Il est unique dans ses actes, ses oeuvres, dans sa pensée, ses rêves ou ses quêtes.
L'homme naît dans la paix du sein maternel sans savoir cela.
Il ne peut mourir dans la paix qu'avec la conscience de s'être un tant soit peu réalisé comme tel.

Au moment de la mort,
« prochaine ou vague selon son désir », il n'y a de paix possible et de consentement à ce qui vient que pour celui qui a sinon pleinement accompli du moins rencontré la part d'unique de sa vie : sa destinée.



C'est ainsi que je me pense aujourd'hui.
C'est ainsi que je me suis toujours pensé.
Et c'est donc ainsi que je me suis imaginé l'avenir, mon avenir, jusqu'à présent, en tout cas pour ce qui relève de ma volonté.
Je suis volontaire. Si tant est qu'on puisse utiliser le verbe vouloir de façon intransitive, je pourrais résumer ce trait saillant et peut-être dominant de mon caractère en écrivant simplement : « Je veux ! ».
Et je veux beaucoup !
Le destin est affaire de volonté.
Le mien est sans doute affaire de beaucoup de volonté.



Ai-je voulu jusqu'à la chance que j'ai eue ?
Quoi qu'il en soit, je dois reconnaître avoir toujours eu beaucoup de chance.
Et je dois tenir en respect l'orgueil et l'immodestie de la volonté dévorante en me souvenant toujours qu'il me faut rendre hommage à mes bonnes fées, aux soins de la Providence, à mes mânes protectrices, peu importe comme on les appelle.
Tout n'est pas qu'affaire de volonté.
La vérité est que je dois un tribut considérable à la chance.

Dans ma vie, comme peut-être dans la vie de tout un chacun, la chance, c'est deux choses : la foi dans la vie et la place laissée aux autres.
A l'autre, au regard qu'il porte sur moi, aux attentes qu'il forme à mon égard, aux espérances que je lui inspire ou que j'imagine lui inspirer.
A l'amitié qu'il me porte souvent.
A son amour.

Deviens qui tu es... et fais ce que toi seul peux faire ! n'est pas uniquement le mantra de mon ego envahissant, l'ordre quasi-militaire que je m'intime à moi-même.
C'est aussi et surtout, peut-être, une invite que j'ai reçue souvent et que je reçois encore, toujours la même, toujours bienveillante mais pressante maintenant, à chacune des rencontres marquantes, des rencontres authentiques, dont j'ai la chance immense d'avoir vu jalonnée ma vie jusqu'à présent : Deviens qui tu es ! Fais ce que toi seul peux faire !



Et puis, il y a un paradoxe.
Cette alliage de la volonté et de la chance, cette foi foncière en la vie devraient tout rendre sinon facile, du moins possible.
Évidemment possible. Je veux beaucoup. Je peux probablement tout autant.
Beaucoup m'est sans doute permis. Il m'arrive des choses.
Ma foi et ma philosophie de la vie ne se limitent pas à la culture des vertus abstraites, à la morale des intentions, des prolégomènes.
Il faut des réalisations, des actions, des constructions.

Cependant, je fais peu. Je voudrais vouloir moins et faire davantage.
Faire. Réaliser. Concrétiser.
Il n'y a pas de paresse, jamais.
Mais au moment de faire le pas, la volonté s'étiole, le mouvement ralentit et, souvent, tout s'arrête pour rejoindre le monde sûr, ordonné et prévisible des idées.

Cela relève d'une sorte d' « aquoibonnisme », expression, je suppose, d'un pessimisme pathologique aujourd'hui bénin mais encore chronique et, tout à la fois, d'un perfectionnisme délirant, comme si, avant d'entreprendre quoi que ce soit, il fallait tout savoir, avoir examiné tout dans son moindre détail, n'avoir laissé aucune place au doute ni à la surprise et rendu toute critique impossible !
Pessimisme, perfectionnisme : voilà bien les plus sûrs freins à l'action, à la réalisation, voire à l'expérience.
Et de quoi neutraliser la volonté la plus résolue, même alliée à une chance réelle et voire, parfois, insolente.
Et même, pour que le paradoxe soit total, alliée à une foi toujours soumise à la question, et toujours inébranlable.



La voie étroite de mon destin est à tracer au travers de ce paradoxe bien réel, vers tout ce que rendront possible une volonté domptée, un perfectionnisme domestiqué, une chance cultivée et célébrée comme antidote joyeux au pessimisme.
Y suis-je vraiment prêt, enfin ?

Oui ..mais cela c'est une autre histoire , celle de "l'homme à la pomme !!!"

Merci Xavier .. et au plaisir de lire d'autres de vos écrits ...
... à l'année prochaine !!!!

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