La cravate




Pendant longtemps la cravate désigna l'ornement porté par les cavaliers croates, du régiment de mercenaires Royal-Cravate de Louis XIV, qui partaient au combat. Le mot Cravate étant un mot dérivé de "Croate".

De nos jours, le principal attribut de la cravate est d'apporter de la couleur à un costume souvent trop austère, ou plus insidieusement, l'attribut des guerriers modernes... qui mènent leurs batailles, dans les salles de réunions, lors de débats musclés avec la même volonté d'intimider l'ennemi.

Mais avant cela, beaucoup de tissus avaient été noués autour du cou.

Les premiers utilisateurs connus de la cravate semblent être les chinois.
Il s'agissait d'un simple tissu qui couvrait déjà le cou pour protéger la Pomma d’Adam, source de la force de l’Homme au 3è avant JC.
Des milliers de soldats qui accompagnaient le premier empereur chinois dans sa tombe, sont tous cravatés de nœuds de soie.
On retrouve cet usage dans beaucoup de peuples de l'antiquité, sur divers continents, signe d'asservissement autant que de dominance sociale.



Les romains en ont, les premiers, fait un autre usage.
Les soldats romains portaient un tissu de soie ou de laine pour préserver leur gorge du froid, c'était le "focalium".
On retrouve ensuite cet usage chez des religieux de diverses confessions au cours des siècles.

Beaucoup plus tard, l'usage du port d'un tissu autour du cou va suivre la mode vestimentaire.
On pense tout de suite à la fameuse fraise, suivie du jabot de dentelle, pas vraiment masculin mais moins strict que les costumes raides d'avant le XVIème siècle.
Sous l'influence du régiment croate, la cravate sera donc lancée au XVIIème siècle, le mot faisant son apparition vers 1650.
Chaque classe sociale de l'armée s'en empare pour marquer son statut grâce à des tissus différents, puis la cour à Versailles s'enflamme.
La mode est dès lors lancée à travers l'Europe.
La dentelle était toujours de mise, associée à la soie par exemple.
Le nœud de cravate mettait en valeur le col, et réciproquement.
Mais ces premiers plastrons blessants, notamment pour les soldats au combat, connaîtront de nombreuses variantes plus supportables.

C'est George Bryan Brummel, au début du XIXème, outre-manche qui, tout en démocratisant le costume, mit la cravate en vedette, et il excellait dans l'art d'accommoder les nœuds.
Les tissus étaient toujours non doublés mais précieux.



Au début du XXème siècle, la folie-cravate un peu tombée en désuétude au fil des décennies, rebondit.
Les cravates se sont sophistiquées dans leur fabrication, doublées ou triplées, les formes (largeur et aussi longueur) évoluent, bref elles font l'objet de modes.

La façon de faire le nœud semble maintenant immuable.



Si l'homme moderne la porte moins systématiquement au bureau, en France et ailleurs, elle reste toujours une marque de position sociale.

La cravate permettait, selon Balzac, de " bien connaître celui qui la porte", ce qui est certainement toujours vrai à notre époque.
Réflexion par un autre grand écrivain, La Rochefoucauld, qui affirmait que "le nœud est à la cravate ce que le cerveau est à l'homme"...
Oscar Wilde écrivait également "Une cravate bien nouée est le premier pas sérieux dans la vie"



Allez, au plaisir de vous lire... avec ou sans cravate !

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