Le "pope" management


Bel article découvert par mon Ami et fidèle lecteur William B. dans l'usine nouvelle.

Réflexion managériale à ... méditer !!



À la veille des fêtes de Pâques, le magazine anglo-saxon The Economist rend hommage aux talents de manager du Pape François.
Des leçons de leadership à prendre en compte par tout chef d’entreprise.

Pour The Economist, le Pape François a réussi à réactualiser la plus vieille multinationale de l’Histoire : l’église catholique romaine.
La "RC Global", comme la nomme le magazine, s’est choisi un chef qui n’a rien à envier à Lou Gerstner (qui transforma IBM) ou à Steve Jobs.
"La Harvard Business School doit ajouter un nouveau cas d’entreprises à sa banque de données", assure l’article qui pointe trois facteurs clés de succès :



1. Le recentrage stratégique.
Le Pape François a redéfini la mission de l’Église de manière claire et précise : "aider les pauvres".

2. Le repositionnement du discours de marque.
L’Église a conservé ses positions sur l’avortement ou le mariage, mais elle a affirmé ses positions de manière plus "soft", avec plus d’humilité ; "qui suis-je pour juger ?", répond sans se lasser le Pape François à ceux qui tentent de le piéger sur ces questions.
Ce discours moins culpabilisant rejaillit ainsi sur l’image de marque de l’Église.

3. La restructuration de l’organisation.
Le pape, qui a engagé une réforme de fonds de la curie (une sorte d’assemblée législative de l’Église), a aussi cherché à se libérer d’institutions sclérosées.
En mettant en place un ministère de l’économie, en introduisant des cabinets de conseil extérieurs et surtout en créant le C8 (un conseil de 8 cardinaux que le Pape réunit toutes les semaines), il s’est doté d’outils pour penser "out of the box".

Management intermédiaire déboussolé



Pour être complet, il faudrait ajouter deux autres facteurs clés de succès à ceux révélés par The Economist :

-l’exemplarité : le Pape François demande à l’Église de se rapprocher des pauvres, et s’y astreint lui-même en réalisant des actes symboliques forts.
Le choix du nom François en était un, celui de l’abandon de la « papamobile » siglée Mercedes aussi, le fait d’intégrer la maison Sainte Marthe, plus modeste que les appartements pontificaux également, tout comme son choix d’abandonner le luxueux décorum.

-l’autre facteur clé, c’est son talent pour le "faire savoir". François -@pontifex sur Twitter- use de tous moyens pour faire connaître son travail et rallier ses salariés (pardon !), ses fidèles à sa cause.
Cela fonctionne plutôt (près de 90% des catholiques l’apprécient).



Cette transformation rapide de la forme n’est toutefois pas sans poser problème à une partie de son management intermédiaire.
Certains prêtres -puisque c’est d’eux que l’on parle- sont déboussolés par la nouvelle inflexion stratégique.
Une perturbation assumée par le pape dans l’entretien qu’il a accordé aux revues jésuites : "cherchons à être une Église qui trouve de nouvelles routes, qui est capable de sortir d’elle-même et d’aller vers celui qui ne la fréquente pas."
Autrement dit, il leur propose de retourner sur le terrain pour écouter mieux leur "marché" et innover dans la manière de proposer la foi catholique.
The Economist a raison : la transformation de la plus vieille multinationale de l'Histoire est bien en cours.

Thibaut De Jaegher pour l'usine nouvelle.


Allez, au plaisir de vous lire...

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