Le poids des mots...


Un très bel article sur l'impact de nos mots. Lu sur anti-déprime.com



En tant que parents, nous ne faisons souvent que reproduire ce que nous avons vécu étant enfants.
Ainsi, les mêmes situations produisent les mêmes réactions à une génération d’intervalle.
On ne soupçonne cependant pas l’impact sur toute une vie des mots proférés par des personnes aimées .
Afin de prendre conscience de certains défauts, je partage le fruit de mon expérience et de mes lectures avec ces 13 expressions à ne plus dire à nos enfants.

1) »On est en retard à cause de toi. » « Je suis énervé à cause de toi. »

La culpabilité n’est certainement pas la meilleure solution pour faire comprendre une leçon à un enfant.
D’autant que le retard est effectivement la conséquence d’un enchainement de petits retards et d’un manque certain d’anticipation.
Quoi qu’il en soit, de manière générale, ne culpabilisez pas votre enfant.
Organisez-vous différemment et donnez des consignes claires en accompagnant votre enfant afin qu’il vous aide à tenir le timing.
Encouragez ses efforts jour après jour.

Idem pour l’énervement, en tant qu’adulte, nous avons le potentiel de maitriser ces pensées qui provoquent des émotions désagréables et du stress.
Respirons un grand coup, sourions (même si nous n’en avons pas envie) et exprimons nous avec notre coeur plutôt qu’avec notre mental.

2) »Ne pleure pas. »

Les pleurs expriment un besoin.
Comme le dit si bien Isabelle Filliozat à propos des crises, « un enfant en crise de rage n’a besoin que d’être contenu, calmé, sécurisé. »
Utilisez donc le contact physique en le serrant contre votre coeur pour l’apaiser et aidez-le à gérer ses émotions.
Si il est en âge de le faire, encouragez-le à poser des mots sur ce qu’il ressent. Cela atténue l’effet.

3) »Arrête de bouger ! » « Calme-toi ! »

En tant qu’adulte nous avons du mal à rester assis le temps d’une réunion.
Pour les enfants, c’est encore plus vrai. Ils ont besoin de bouger.
Canalisez leur énergie en jouant avec eux ou leur attribuant un objectif qui les occupera.
Leur intimer de se calmer est vain…



4) »Tu es comme », « tu es… »

Un enfant travaille à devenir lui-même et veut être reconnu comme tel.
Il n’est ni comme vous, ni comme sa soeur, ni comme son copain.
Respectez son identité et ses choix. N’étiquetez pas !
Car le risque est qu’il s’assimile à cette image figée et qu’il n’exprime plus son potentiel ni ses différences.

De la même manière, évoquer « un copain qui arrive à mettre ses chaussures, lui » va déstabiliser l’enfant et entamer sa confiance.
Valorisez ses efforts plutôt et montrez-lui les bonnes méthodes jusqu’à ce qu’il se les approprie.
Ne comparez jamais.

5) »Non ! » pour mettre fin à un geste.

Si votre enfant s’apprête à avaler une pierre, il est évident que vous allez arrêter son geste.
Et c’est justement ainsi qu’il faut le formuler : « Stop! ».
Puis mettez-vous à son niveau et expliquez-lui les dangers de ce qu’il s’apprêtait à faire en associant cet acte à un autre dont il connait la dangerosité.
Vous pouvez vous servir de ses jouets pour simuler la scène et montrer ce que cela aurait pu provoquer et ce que vous auriez ressenti.

Le « non » généralement hurlé soudainement instaure la peur et peut créer de la confusion du fait de son emploi fréquent dans bien d’autres contextes.



6) « Je vais te donner une bonne raison de pleurer/ de bouder » « J’appelle ton père ? »

Les menaces physiques et orales sont inefficaces dans le cadre de l’éducation.
Elles ne permettent pas de changer le comportement de votre enfant. A bannir d’urgence. A propos de « j’appelle ton père », la menace est encore plus négative car elle implique que le père est la seule figure d’autorité et qu’il est associé à un mauvais moment…
Pas très sécurisant tout cela.

7) »Fais-ci ! Fais çà ! »

Comme l’explique Isabelle Filliozat , « Quand l’enfant obéit à un ordre, son cerveau frontal reste inactif. Quand vous le faites réfléchir, quand vous lui offrez des choix et lui laissez de l’espace de décision personnelle vous lui proposer de mobiliser son cerveau frontal, celui qui permet de décider, penser, anticiper, prévoir et par conséquent de devenir responsable. »

Donc au lieu de donner des ordres, guidez, interrogez, associez la scène à une information déjà assimilée.

8) »Ne mange pas ce bonbon. » « Ne va pas sur la route. »

Le cerveau transforme les formes négatives en positives.
Ainsi, « Ne mange pas le bonbon » deviendra « mange le bonbon ».
Essayons avec vous : « ne pensez pas à une délicieuse crème glacée. » A quoi pensez-vous ?

Donnez donc des consignes sur une formulation affirmative.
Dites ce qu’il peut faire et non ce qu’il ne peut pas faire.

9) »Dépêche-toi ! »

Le ton de la voix est plus anxiogène que le contenu.
Or, le stress a plutôt tendance à bloquer ou à faire perdre la maitrise de ses gestes et de ses pensées à un enfant.
Donc, transformez ce « dépêche-toi » en jeu du style « le premier qui a fini de s’habiller a gagné ! ».
Afin de motiver votre enfant, vous pouvez aussi lui détailler l’emploi du temps, anticiper, l’avertir , décompter « encore 5 minutes de télé, 4 minutes, etc. » et vous servir d’un chronomètre qu’il déclenchera lui-même.
Encouragez là-aussi les efforts pour renforcer la confiance et le goût du dépassement de soi.



10) »Tu es trop fort ! » « Tu es intelligent ! » « Quel fabuleux travail ! »

La profusion de compliments les banalise et leur enlève leur potentiel de motivation.
Apprenez à encourager avec pertinence en soulignant les efforts, pas le résultat.
De même, commentez les actes et non la personne.
Votre enfant sera plus heureux s’il a le goût de l’effort, cela favorise la gratification.

11) »Bon courage » quand vous le laissez à l’école.

A l’école ou ailleurs, « bon courage » implique qu’il en faudra pour affronter des évènements difficiles…ne jouez pas les oiseaux de mauvais augure !
Préférez un « amuse-toi bien » beaucoup plus optimiste.

12) »Laisse-moi seul/tranquille » »Va voir ton père pour jouer avec toi »

Un enfant a besoin d’attention et d’amour.
Si ce besoin n’est pas rempli, il va tenter de le réclamer à sa manière.
Si vous n’êtes pas disponible pour le moment, expliquez-lui et dites-lui quand cela sera possible (et tenez votre engagement).
Soyez attentif aux signes d’urgence dans l’expression de ce besoin et n’hésitez pas à lui accorder votre attention tout de suite.
Un enfant refoulé sans cesse dans ses demandes d’attention ne s’exprimera plus et vous ne pourrez donc pas l’aider à surmonter ses épreuves.

13) »Tu m’en veux » « Tu me cherches » »tu ne m’aimes pas/moins que ton père/ta mère. »

Votre enfant vous aime. Mais il ne sait pas toujours comment exprimer ses besoins.
Alors n’interprétez pas et ne l’accusez pas de vous vouloir du mal.
C’est une aberration et cela va le faire se sentir mal dans sa peau.
« Je sui méchant, maman a peur de moi. » C’est une forme d’exclusion très douloureuse.

Quand à l’amour, aimez inconditionnellement sans douter de l’amour de votre enfant.
Ecoutez votre coeur.



Allez, au plaisir de vous lire ... Enjoy !

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