"Belle et Heureuse année..."

Pour vous présenter mes vœux…
je vous propose cet Edito de Jean-Louis Servan-Schreiber, découvert dans un vieux Psychologie Magazine (toujours d'actualité) .



L'âge du bonheur

« Bonne et heureuse année à tous ! »
Évitez d'esquisser une moue dubitative avec vos vœux rituels.
Ce n'est pas parce que l'année risque d'être économiquement sportive qu'elle ne sera pas heureuse.
Il est vrai que le bonheur intéresse de plus en plus les prévisionnistes.
Ils essaient de le quantifier en fonction des revenus ou des équipements urbains.
Mais les résultats ne sont pas probants.

Car chacun de nous a sa propre notion du bonheur, toute subjective et surtout fluctuante, à la merci d'une nouvelle contrariante, d'une humeur indéfinissable.
Rien de plus facile que de faire son malheur soi-même : il suffit de se fixer des objectifs de vie irréalistes.
Il est étonnant de constater combien d'entre nous le font sans même s'en rendre compte.

De même, vivre heureux ne devrait pas être si compliqué, les sages et philosophes nous le répètent depuis des siècles :
ne suffit-il pas d'aimer ce qui est, d'apprécier la chance de vivre ?

Le chemin du bonheur est pavé d'idées reçues.
Ah, si j'étais jeune et riche !
La presse qui résiste le mieux à la crise est pourtant celle des magazines people, qui se délectent des infortunes des célébrités.

D'ailleurs, les économistes sont d'accord sur ce point le « BNB » (Bonheur National Brut) n'est que très vaguement en fonction du PNB (Produit National Brut).
En France, entre 1975 et 2000, la richesse nationale s'est accrue de 60 %, sans que la proportion d'individus se déclarant heureux ait augmenté.(Source INSEE 2008).

On vient en outre de révéler que les plus heureux d'entre nous se trouvent chez les « vieux ».
Les quadras, pourtant au top de leurs moyens et de leur pouvoir, se déclarent moins satisfaits de leur vie que les retraités de 65 ans.
Bonne nouvelle donc, la courbe du bonheur monte avec l'âge et notre vie s'allonge sans cesse.
Saviez-vous qu'il y a plus de 20 000 centenaires en France cette année, contre près de 4000 en 1990 ?

Pas si simple, car le contentement de vivre décline vite après 70 ans, et une étude menée dans toute l'Europe vient de nous expliquer pourquoi.

L'important n'est pas la durée totale de notre existence, mais celle des années où nous restons en forme pour pouvoir en profiter.

Or c'est autour de 68 ans que les tracas de santé et les incapacités surviennent.
Après, ça devient moins drôle, et la différence se creuse entre ceux qui ont fait ce qu'il faut pour se maintenir en bonne santé et les autres.

Alors, quelle est la recette du bonheur ?
L'institut CSA vient de demander à nos concitoyens ce dont ils estiment avoir davantage besoin pour être heureux.
Réponse : plus d'argent, une meilleure santé et du temps.

En vieillissant, vous aurez plus de temps, pas mal d'argent, car le niveau des revenus des sexagénaires est mieux préservé jusqu'ici que celui des plus jeunes.
Reste la santé.
Tout prouve aujourd'hui qu'elle dépend davantage de nous que de la médecine.
Bon courage, ça en vaut la peine.

Jean-Louis Servan-Schreiber

Allez, au plaisir de vous retrouver et de vous lire en 2015 !...

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